innéité

innéité

innéité [ i(n)neite ] n. f.
• 1810; de inné
Philos. Caractère inné (de caractères mentaux, de structures mentales). « l'innéité de notre désespoir » (Cioran).

innéité nom féminin Caractère de ce qui est inné.

innéité
n. f. PHILO Qualité de ce qui est inné.

⇒INNÉITÉ, subst. fém.
A. — Au sing. Caractère de ce qui est inné.
[Avec compl. prép. de désignant un comportement ou une caractéristique le plus souvent psychique] Innéité des tendances. Je ne crois pas, je l'avoue, à l'innéité non seulement des idées, mais même des formes ou lois de notre entendement (PROUDHON, Propriétés, 1840, p. 136). Cette innéité de l'intelligence souveraine qui ne peut pas se tenir, fût-ce à ce qu'elle a elle-même posé (DU BOS, Journal, 1924, p. 155). Ils admettent l'innéité et l'hérédité de la constitution et le rôle des facteurs exogènes se bornerait à la révéler (DELAY, Ét. psychol. méd., 1953, p. 151).
Emploi abs. Nous ne voudrions pas ranimer ici la vieille querelle des philosophes au sujet de l'innéité (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 148). La société féodale, imbue de la croyance à l'innéité (Traité sociol., 1968, p. 286).
B. — P. méton., au sing. ou au plur. Disposition(s) naturelle(s). Nous naissons avec des innéités confuses, comme des rêves de vies antérieures (MICHELET, Journal, 1842, p. 387). Mais avons-nous autant d'innéité que de compréhensivité? (FLAUB., Corresp., 1850, p. 218).
Prononc. et Orth. : [in(n)eite]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1812 (F. J. GALL, G. SPURZHEIM, Anat. et physiol. du système nerveux, Paris, t. 2, p. 92 : l'innéité [it. ds le texte] des dispositions). Dér. de inné; suff. -(i)té. Fréq. abs. littér. : 29.

innéité [ineite; inneite] n. f.
ÉTYM. 1810, Gall; de inné.
1 Didact., philos. Caractère inné (en parlant de caractères mentaux, de structures mentales). || Doctrine de l'innéité des idées, de l'aptitude au langage, des aptitudes intellectuelles.
Physiol. « Par opposition à l'hérédité, disposition propre à l'individu, relevant de causes occasionnelles ayant agi, plus ou moins directement, pendant la conception ou la gestation » (Garnier).
1 (…) on est de plus en plus porté à penser que l'innéité consiste essentiellement en possibilités de fonctionnement, sans hérédité de structures toutes montées (contrairement au cas des instincts dont une part importante est « programmée » héréditairement) […]
J. Piaget, Épistémologie des sciences de l'homme, p. 16.
2 Ces découvertes modernes donnent donc raison, en un sens nouveau, à Descartes et à Kant, contre l'empirisme radical qui cependant n'a guère cessé de régner dans la science depuis deux cents ans, jetant la suspicion sur toute hypothèse supposant l'« innéité » des cadres de la connaissance. De nos jours encore certains éthologistes paraissent attachés à l'idée que les éléments du comportement, chez l'animal, sont ou bien innés ou bien appris, chacun de ces deux modes excluant absolument l'autre. Cette conception est entièrement erronée comme Lorenz l'a vigoureusement démontré.
Jacques Monod, le Hasard et la Nécessité, p. 192.
2 Dispositions propres à l'individu (opposé à hérédité).

Encyclopédie Universelle. 2012.

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